L’engagement citoyen, être citoyen. Comment, dans notre monde qui change très rapidement, pouvons-nous conserver la capacité d’être humain?
Sans tergiverser, l’homme doit rester autant que possible “Maitre du lieu”. C’est dans cet ordre que le vivre ensemble peut s’exprimer.
L’Eau d’Heure, par transformation du milieu géobiologique, nous donne l’espace de vie que nous avons arpenté de moult façons.
De chasseur-cueilleur, nous avons fait du chemin, … Aujourd’hui, l’homme bouge énormément et connait de plus en plus la terre.
Notez, qu’il faut être citoyen privilégié pour avoir approché tous les recoins de notre planète bleue. Un voyage extraordinaire peut être fait une fois dans sa vie, et cela est bien normal!
Mais cette exception précisée et accompagnée d’un monde numérique qui évolue, nous sature et présente une terre aux lignes superbes qui caractérisent les cratères de nos vies.
Bref, l’homme est seul face à cette réalité.
Cependant, à proximité de son foyer coule un ruisseau, une rivière, et d’une façon spontanée, notre homme {Homo restrictus} s’approche de cette énergie H2O: il se retrouve et ressent une humanité croissante venue en lui, ou en tout cas un bain de jouvence.
Pourquoi pouvons-nous être imprégnés par cette source de vie? Une question fondamentale pour ma part, car nous sommes intimement liés à cette osmose de la vie et cela nous rentre d’une façon viscérale.
Il n’y a pas photo: l’enjeu est de rester lié à cette métamorphose qui s’opère devant nous à notre insu et parfois, si nous avons parcouru quelques stations initiatiques; celles-ci nous permettent de cultiver de nouveaux espaces intérieurs.
La nature entre en nous, l’écosystème s’enrichit. D’ailleurs, ne parlons nous pas de lois organiques comme fondamentales pour structurer la société?
Le monde rural est principalement vivant et a engendré énormément de termes, d’expressions, de phrases qui nous collent à la peau: la nature est en nous, nous sommes marqués par notre environnement.
Et notre Eau d’Heure, “Légère et court vêtue, elle allait à grands pas”, à la différence des vers de Monsieur Lafontaine et de Perrette et le pot au lait, elle continue sa route sans encombre tant que les hommes la respectent.
A ce moment là, l’Eau d’Heure nous parle:
– “Arrête de me polluer.
– Arrête de m’enlaidir dans mes habits de versants à chaleur humaine.
– Arrête de me canaliser, de t’imposer à moi. As-tu quelque chose en plus?
– Je voudrais te dire, j’ai tant à t’apporter.
Je suis l’eau, tes cellules en ont besoin.
Je crée les paysages. Je t’apporte l’énergie motrice pour t’aider.
Je te chuchote des choses à ton oreille bienveillante.
– Tu n’en as pas assez? Je continue…
Je te nourris, je te permets de grandir.
Je te soigne, je te nettoie.
Je te fais pousser les légumes, des arbres.
Tu peux te chauffer quand tu as froid, que veux-tu de plus?
– Chaque fois que je te vois, je te ressens.
On se lie de plus en plus. Ensemble, nous construisons la vie.
Que veux-tu de plus? Je te demande seulement le respect, car regarde le miroir de l’eau, et tu te verras.
C’est pour cela que je suis ton secret…”
A vous de me dire la suite de ce récit presque lyrique mais bien réel.
Michaux Philippe